One shot ... je me suis inspirée de la série, mais aucune référence aux extra terrestres. Petit délire de fin de soirée, c'est tout.
Malgré tout, dites moi ce que vous en pensez ...
« Je me souviens de la première fois où il m'a embrassé, c'était dans la cuisine du CrashDown café, une soirée angoissante où nous attendions des nouvelles de Max et Liz, partis recueillir des informations auprès de River Dog à la réserve indienne. Je lui reprochais d'être incapable de me rassurer alors qu'il était un homme, et sans que je comprenne pourquoi, ses lèvres ont rejoint les miennes dans un échange passionné. Je l'ai su dès ce moment précis : l'amour passion était rentré dans ma vie, ce sentiment qui dévaste tout sur son passage.
Quelle déception le lendemain : il m'évitait, cherchant à fuir toute conversation, désertant mon regard. J'aurai voulu comprendre ce qui avait pu changer, comment notre échange passionné de la veille avait pu faire place à cette ignorance qu'il était même impossible de qualifier de poli. J'avais cherché à lui parler, il avait esquivé comme il savait si bien le faire, glissant loin de moi et des explications.
J'aurai sans doute oublier, mon coeur se serait apaisé s'il n'avait pas remis cela lors de la grande vague de chaleur qui avait submergé Roswell en 1999. Sans crier gare, il était apparu à la porte du café peu après la fermeture, le regard brûlant de désir. Je n'avais pu résister à la pulsion de lui ouvrir, celle de poser mes lèvres sur les siennes, de me laisser emporter dans le tourbillon des sens que m'offraient ses baisers, ses caresses. Mais rien n'avait changé et l'ignorance publique avait repris sa place dès le lendemain matin, et ma souffrance n'en avait été que plus terrible.
Je ne rêvais que de vivre avec lui une belle histoire sans mensonge ni faux fuyant, il ne m'offrait que des instants fugaces à l'abri des regards. Mon attirance pour lui restait malgré tout intact, elle ne relevait en rien d'une réflexion, elle restait instinctivement, animale. Lors de la soirée à la fabrique de savon, je lui avais avoué mes sentiments, mais il m'avait fait comprendre que malgré ce qu'il pouvait ressentir pour moi, il n'était pas prêt à s'engager dans une relation stable. Il pensait sans doute que j'allais lui dire que je l'attendrai : Je lui avais simplement expliqué que j'allais continuer à vivre mais que mon amour pour lui restait intact et que je serai là, le moment venu.
J'ai continué à sourire, à rire, à séduire. J'exploitais chacune de mes rencontres le plus possible, mais lorsqu'un lien se créait avec un jeune homme, il débarquait tel le diable vauvert, me réaccaparant dans une folle passion qui ne durait que le temps d'une soirée. Autour de nous, nos amis intimes voyaient parfaitement que quelque chose existait entre nous, sans pouvoir l'identifier. Comment auraient ils d'ailleurs pu le faire alors que nous même ne savions pas ce qu'il en était. Je stoppais nos effusions à la limite, mais nos caresses chaque fois plus passionnées me faisaient craindre une issue inévitable. Je défendais ma sacro sainte virginité face à lui, persuadée que j'y laisserai mon âme s'il était le premier.
C'était finalement le retour de Billy qui avait tout bouleversé. Il avait été mon premier amour, le premier qui m'est fait connaître l'extase d'un baiser. Il fut aussi celui avec qui je découvrit l'amour physique. Même si un tendre sentiment nous unissait, il était loin, bien loin de cette passion dévastatrice que je connaissais dans ses bras. Et lorsque Billy finit par repartir à New York, m'implorant de le suivre, je déclinais l'offre mais versais quelques larmes pour la forme.
Puis, par une chaude soirée du mois d'août, mon désir de lui, de sa peau eut le dernier mot, et je découvris le véritable plaisir des sens, celui qu'on ne partage qu'avec l'être aimé. Un plaisir violent, brutal, sans concession, là où le coeur chavire et le corps s'oublie, ces nuits où l'on ne pense jamais être rassasié du corps de l'autre, où chaque caresse oscille entre extase et supplice. Une nuit sans lendemain, comme les autres auparavant.
C'est lorsque je l'ai vu avec elle que j'ai compris : Il y avait dans son regard une lueur de tendresse que je n'aurais su définir mais que m'a suffit pour comprendre que c'était elle, celle avec qui il avait décidé de faire sa vie, loin de moi. Peut on mourir par amour ? J'en ai été persuadée à cette époque, tant mon coeur a saigné de le voir ainsi heureux grâce à l'autre. Je me suis cherchée, j'ai voulu me noyer dans des boissons alcoolisées, dans des rencontre éphémères. J'aurai pu finir minablement dans un caniveau, détruite par des substances illicites.
Mon envie de vivre a été plus forte : J'ai rouvert mon coeur et tu passais par là, mon amour, au bon endroit et au bon moment. Tu as su me séduire, me faire rire, me faire comprendre qu'une relation amoureuse pouvait être douce, une échange entre deux êtres. Petit à petit, nous nous sommes construits ensemble, forts de nos points communs et de nos différences. Nous avons fini par nous marier, un mariage simple avec nos proches et nos amis, une union à notre image et à celle de notre couple. Notre vie à deux se bâtissait au fil des jours, renforçant notre lien, notre complicité, nos sentiments.
Et puis un jour, Liz m'a appris la nouvelle : il était libre, son couple avait fait naufrage. Mon coeur s'est serré fortement dans ma poitrine, et j'ai compris qu'au fond de moi, il existait toujours cette étincelle, ses braises d'une passion jamais vraiment éteintes. Je ne savais pas qu'on pouvait aimer deux personnes à la fois, mais je l'ai réalisé lorsque je me suis retrouvée face à lui. Il a suffit qu'il m'étreigne pour que je comprenne que mon désir de lui était intact.
J'ai fait l'amour avec lui, me jurant que c'était mal et que c'était la dernière fois. Mais le simple contact de sa peau sur la mienne électrisait tout mon corps, anéantissant ma raison. Nous nous sommes retrouvés encore et encore, jamais rassasié de ce plaisir charnel, loin de toute logique, loin de toute raison.
Je suis désolée que tu l'ai appris comme ça, mon amour, nous découvrir en plein ébat a été un choc pour toi, je le sais bien. Cet homme est une drogue pour moi, et pourtant je te jure que je t'aime profondément, tu es mon âme soeur ... mais lui est ma passion, au delà de la raison. Je crois que je vous aime tous les deux, mais de façon différente, vous avez chacun une place dans mon coeur.
Pardonnes moi, je t'en conjures.
Ta Maria. »
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